Changer de vision (2)
Continuons à étudier la méta-parabole de la symbolique géographique du ministère de Jésus sur terre (étude de l'Evangile de Marc).
Le désert : Jésus y est poussé aussitôt après son baptême (Marc 1.12 et suiv). Il y sera mis à l’épreuve par l’ennemi de nos âmes. Et il préfigure déjà à travers ces épreuves sa victoire éternelle. Mais Jésus va également lui-même dans le désert pour y prier (Marc 1.35) ; il envoie également ses disciples dans un lieu désert après les avoir chargés d'apporter la bonne nouvelle du royaume (Marc 6.31). Il dit « venez à l’écart dans un lieu désert et reposez-vous un peu ». Pourquoi?
Le désert...
On a peur du désert à cause de la représentation des épreuves. On y voit serpents et scorpions, terres arides, dessèchement, paroxisme de soif et d'illusions (les mirages). On s'imagine le poids du soleil de plomb ou le froid transperçant des déserts de l'arctique, la solitude voire l'abandon... Jérémie décrit le désert comme « le pays des steppes et des pièges, pays de la sécheresse et de l’ombre mortelle, pays où nul ne passe, où personne ne réside » (Jérémie 2,6). Et c'est parfois bien vrai! Les épreuves ressemblent à des déserts avec leur lot de mauvaises surprises, de déceptions, d'angoisses et de tentations. Dans l’Ancien testament, le peuple juif fait la douloureuse expérience pendant 40 ans dans le désert. Pourtant, à travers toute leur histoire très agitée, un élément transparaît comme un fil rouge: Dieu n’abandonne pas son peuple dans le désert (exemple : Ex. 16 et 17). Dieu l’enseigne, l’accompagne de la nuée, lui donne à manger et à boire, et lui promet un pays où coule le lait et le miel, le protège des serpents brûlants, etc. C’est le point de départ de leur rencontre personnelle avec Dieu.
Le désert, ne serait-ce pas aussi un lieu et/ou un temps important dans notre vie ? un endroit où on s’éloigne de toutes ses préoccupations, un temps de repos bien mérité ? Ceux qui ont traversé des déserts racontent souvent la beauté de ces paysages simplifiés, la lumière très particulière miroitant sur ces océans terrestres à perte de vue, l'aiguisement des sens dans la survie, le silence pour allié de la réflexion paisible et sans parasites...
L’adage bien connu dit : « qui veut aller loin ménage sa monture ». Jésus se préoccupe aussi de notre repos après avoir servi. Je t’encourage à ne pas négliger le repos, loin du bruit, loin des soucis, loin du désordre. J’ai appris récemment que le repos n’est pas seulement dormir, mais aussi être en ordre, avoir de l’ordre (repos des yeux et de la conscience – j’ai fait ce qui devait être fait aujourd’hui), être en paix avec Dieu et les hommes. A chacun de découvrir son "désert" qui régénère aussi, d'une autre façon que la communion sur la montagne, mais permet d'épurer nos sentiments, nos choix, nos priorités ... pour une rencontre renouvelée avec son Dieu…
« À travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur ». (Mc 1,3-4)
GLAD